Le Jardin dans l'art : Adam et Eve au jardin d'Eden
Le jardin le plus connu du monde
Représenté comme le paradis terrestre, le jardin d’Eden caractérise la nature idéale où le bonheur, l’innocence et la simplicité règnent en maîtres. C’est en tout cas la version chrétienne du paradis terrestre qui a inspiré de nombreux artistes au fil de l’histoire de l’art.
Le Paradis Terrestre
Cet ensemble de quatre peintures raconte l’histoire d’Adam et Eve et le chemin qu’ils parcourent dans ce fameux jardin d’Eden. La première toile intitulée Le Paradis Terrestre met en lumière la nature luxuriante à travers cette abondance de végétation. Mais ce n’est pas tout, l’harmonie régnante entre tous les animaux présents sur cette toile, témoigne d’un calme et d’un respect mutuels de toutes les espèces animales.
Commandé par le cardinal-archevêque de Milan au 17e siècle, ce tableau peint par Jan Brueghel représente l’Eau, le Feu, l’Air et la Terre caractérisant la nature dans son ensemble complet. L’Homme n’apparait qu’en arrière-plan, presque indiscernable, au côté de Dieu où celui-ci lui apprend la différence entre le bien et le mal par la métaphore du fruit défendu que nous connaissons tous.
Cette toile ayant vu le jour en 1615, elle représentait la vision contemporaine qu’avaient les hommes du paradis où les animaux en haut de la chaîne alimentaire n’attaquent pas leurs proies mais les respectent et les tolèrent.
La Chute de l’Homme
10 ans plus tard la deuxième toile de cet ensemble de tableaux voit le jour. Intitulée La Chute de l’Homme cette peinture est réalisée par Jan Brueghel & Paul Rubens. La représentation du Paradis est la même que pour la première œuvre se caractérisant par l’abondance de nature et d’animaux.
La grande différence repose sur la place d’Adam et Eve qui se retrouvent cette fois-ci au premier-plan entourés de toutes les espèces animales qui peuplent le Paradis Terrestre. Eve représentée comme la femme tentatrice tend le fruit défendu à Adam considéré comme innocent.
Cette scène qui nous paraît anodine est en fait la représentation de la sexualité, de par la posture d’Eve, et donc du mal. Selon la Genèse « si l’être humain est condamné à faire le mal c’est tout simplement qu’il a cherché la connaissance : la connaissance conduit à faire le mal ». Dieu n’a jamais voulu que ses créations cherchent la connaissance et le savoir mais restent dans la croyance, croyance en lui.
La réprimande d’Adam et Eve
Troisième partie de cette série de tableaux, La Réprimande d’Adam et Eve met en scène le jugement de Dieu sur ses créations. La végétation sur cette toile est bien moins présente, tout comme le nombre d’espèces animales présentes. On remarque également que nos deux protagonistes sont maintenant couverts de vigne, ou couverts de honte et de pudeur.
Les positions de notre couple sont similaires, Adam accuse Eve de l’avoir tenté avec le fruit défendu, alors que celle-ci blâme le serpent à ses pieds de l’avoir poussé à la tentation. Terrifiés par la menace divine, inspirée du très populaire tableau de Michel-Ange peint sur la voute de la chapelle Sixtine, Adam et Eve ont une attitude enfantine et attendent d’être jugés pour leur péché.
Adam et Eve ne sont plus dignes de vivre dans le jardin d’Eden et sont donc privés du Paradis Terrestre.
L’importance du jardin dans l’Art
De nos jours l’histoire qui a inspiré ces tableaux est un mythe plutôt qu’autre chose, mais au 17e siècle il s’agissait de la croyance des adeptes des trois religions monothéistes. Ainsi musulmans, chrétiens et juifs, qui regroupaient 650 millions d‘humains à cette époque, croyaient qu’il s’agissait bien de leur origine.
Dans le Proche-Orient, le concept de jardin était une métaphore très courante, de l’endroit où vivaient le ou les dieux. Le paradis a été toujours été représenté par un jardin, c’est au 20e siècle que la genèse du monde a été remise en cause et que ces peintures ont été reléguées au rang de mythes.
L’art dans nos jardins
Le jardin d’Eden est également appelé « le jardin en Eden » un bout de paradis créé par Dieu pour qu’Adam et Eve puissent y vivre. Au 21e siècle le jardin a toujours une dimension paradisiaque, non plus religieuse, mais presque thérapeutique.
Créer une harmonie visuelle dans son extérieur a toujours été un signe de richesse, savoir ou de goût. Aujourd’hui nos terrasses, balcons, ou jardins sont des œuvres d’art complètes. Adam et Eve n’y ont plus leur place, mais la vision que nous avons en contemplant la beauté de nos jardins, nous inspire toujours les mêmes émotions : le calme, le bien-être et la détente.
N’est-ce pas ça le Paradis après tout ?
